Il était une fois... une maison - Tout scratch - Réalisation sans plan ni cotes au 1/32e

Salut à tous,

Il était une fois, donc, un petit propriétaire qui avait de belles économies. Né sous le règne du Roi-Soleil (déclinant), il avait connu, sous la Régence, l'époque extravagante des abus de tous ordres, comme chaque fois qu'à un régime autoritaire et cadenassé, succède un régime
où règne, en réaction, le laisser-aller et les aventures les plus folles. 
Comme tant d'autres, il avait trempé dans la spéculation mais, méfiant et avisé, il s'était dit que ça ne pouvait durer et qu'il devait changer
de direction. Il vendit ses actions et récupéra, en plus value, une belle somme d'or en bons écus qui ne demandaient rien à personne. 
Après la banqueroute, changement des mentalités. Finie la facilité. Les gens, institutions comme particuliers, échaudés par l'expérience de Law,
quand ils n'étaient pas totalement ruinés, avaient vite reporté leurs investissements non plus dans de fumeux projets outre Atlantique ou dans 
des Indes mirifiques, mais dans des réalisations moins mirobolantes et plus terre à terre. 
S'ensuivit ce que, de nos jours, nous appellerions un "boom immobilier" qui avait au moins le mérite de faire marcher le bâtiment et non plus
d'enrichir des spéculateurs véreux. 
La spéculation ne disparut pas: elle se reporta sur le foncier. Le moindre bout de terrain libre fut bâti, surtout les bien placés. Il faut dire que l'époque était à la liberté. L'urbanisme ne s'appliquait qu'à certains sites de prestige, déjà occupés par des constructions classiques. C'était le cas du Paris plutôt central. Le reste se répartissait, en une joyeuse anarchie, en habitat bourgeois, puis en habitat populaire. 
Notre propriétaire possédant un lopin, il décida d'y élever, dans un premier temps, une bâtisse sans prétention. Ce terrain se trouvait hors du Paris de l'enceinte de Louis XIII. 
La construction démarra au milieu du règne de Louis le Bien-Aimé et fut menée à bien en trois années à peine. Un peu isolée, dans ce milieu champêtre, elle connut plus tard un intérêt accru lorsqu'elle fut incluse dans l'enceinte des Fermiers Généraux que ces financiers obtinrent
de Louis XVI pour agrandir significativement la capitale. Elle se trouva donc - intra muros - près de la Barrière de Picpus qui fermait, vers l'Est, le Faubourg Antoine (actuel Faubourg Saint-Antoine). La maison logeait des ouvriers, des employés de l'octroi voisin (les "Barrières" étaient
construites pour percevoir les taxes sur les denrées entrant dans Paris. 
Alors que le propriétaire s’apprêtait à construire un autre immeuble - mitoyen- , il mourut brusquement. Le nouveau projet tomba à l'eau et la maison resta seule, isolée au milieu de masures et de cabanes. 
C'est ainsi qu'arriva la Révolution, avec, d'abord, ses espoirs, puis ses échecs, la Monarchie balayée, la guerre contre la jeune République à toutes les frontières et, à l'intérieur, dans certaines provinces et en Vendée,  l'effondrement de l'économie, la famine et enfin la Terreur.

Revenons à 2019 et à notre modeste appréciation des choses.
Comment j'ai construit cette maison ? Comme d'habitude, toujours selon ma méthode maintenant bien éprouvée. Du bois simple (généralement du CP) enduit d'un enduit à l'eau genre polyfilla de la marque toupret. Je l'ai déjà indiqué maintes et maintes fois. J'en suis content: les résultats sont excellents, aucun incident, aucune détérioration avec le temps (Dans des conditions de conservation normales). 

 

Vue d'ensemble.  



Vue de l'arrière en creux. Comme vous voyez, c'est tout bête. C'est du niveau scolaire.





Une des caractéristiques de cet habitat était de construire haut et étroit. Les bâtisseurs agissaient d'instinct, selon leurs méthodes
et sans intervention d'architecte. 







Les pinces maintiennent les pannes - ficitives - mais apparentes. Les espaces sont comblés parce que, comme un ballot, 
j'avais omis de faire dans la maçonnerie les saignées adéquates.

Passons à la couverture. 



Pose des rangées de tuiles. les tuiles plates, c'est ce qu'il y a de plus facile à faire. Et ça rend assez bien.  



Sur ce grand côté, on voit bien le travail des bandes de cartons figurant les tuiles. 
Ma méthode consiste à découper des bandes carton de 7/10es d'épaisseur de 15mm de large. Le reste de l'explication, plus loin.
Je travaille comme les couvreurs classiques: les tuiles 1/3 découvert (le pureau), 2/3 recouverts par les rangées au-dessus. C'est
pour cela que mes bandes font 15mm de large. 



Même travail sur le petit côté.





Après 1ère couche de teinte acrylique.





Le faîtage.



Aspect de la toiture.



Mon gabarit pour encocher les tuiles de 5 en 5 mm. La couverture consiste à mettre un liston en rive inférieure pour surélever les tuiles de
façon à ce que le premier rang ne bascule pas dans le vide en soulevant les rangées suivantes. Sur la volige, je trace des traits de 5 en 5 mm
et je me guide sur ces traits pour coller mes bandes. Chaque nouvelle rangée est collée avec une demi tuile de décalage par rapport à la précédente. Jusqu'au faîte. 
Comme vous voyez, pas de sophistication, pas de matos compliqué et cher, c'est du basique. 

Autre balourdise, j'avais oublié la souche de cheminée. Pas difficile à reprendre. Un peu de bois et deux ronds de jugeotte. 













Pour le tirage des cheminées, les pots doivent être au-dessus de la ligne de faîtage.
J'espère que la patine sera jugée convenable. Les pots de cheminée sont des sections de tige rondes de bois, tournées en cônes
et creusées.



Le porteur de retour avec les pierres en harpe pour l'immeuble voisin qui devait venir et qui ne vint pas.













La maison pratiquement achevée.



Quelques vues en rapproché.







Le rez de chaussée côté chemin.





Le retour et les pierres en harpe.





Et voilà. Les pannes sont dans la maçonnerie (Gilles, notre cher maçon, me pardonnera cette tricherie). Il y a eu quatre couche de peinture
acrylique très diluées. La patine finale a été réalisée au tampon (papier absorbant) imbibé de TOB très étendue. Plusieurs passages jusqu'à satisfaction (la mienne, bien sûr).

That's All, Folks !!!
A+
Armand

Good job Armand !!! et belle histoire aussi !

C'est superbe !  

Heureusement que c'est d'un niveau scolaire................qu'est-ce que ça serait sinon !!!

Ok, encore quelques années et j'attaques la maternelle

C'est beau !

Merci à vous tous.

Cette maison servira de décor, avec d'autres éléments à venir,
à une plaquette qui pourrait bien être la dernière...
A+
Armand

Elle est magnifique, bravo!

track-teur a écrit:Merci à vous tous.

Cette maison servira de décor, avec d'autres éléments à venir,
à une plaquette qui pourrait bien être la dernière...
A+
Armand

Ca il n'y a aucune raison ! Tu ne crois pas qu'on va ta lâcher comme ça non ? 

C'est super bien réalisé
Sergio 

Superbe réalisation. Félicitations.
Personnellement construire des bâtiments de A à Z en suivant son imagination ou à partir de doc est l'activité que j'ai préféré en modélisme. On part d'une idée, une table rase et à la fin on a une construction devant soi. C'est le plus gratifiant selon moi. Et à cette échelle encore plus. (je me suis limité au 1/87).

j'adore, superbe 

Merci à vous, excellents collègues,

vous vous doutez bien que cela m'a pris pas mal de temps.
Il y aura, bien sûr, des figurines. Mais là, j'ai de grosses difficultés. 
Le montage, assez élémentaire, passe encore. Mais, pour la peinture,
j'ai maintenant du mal, je commence à y voir de moins en moins bien.
Vous connaissez mes pathologies, disons que c'est un inconvénient de plus.
J'ai fait appel à ma moitié pour m'aider.
Patience et à +
Armand

Tiens bon la rampe camarade. Je te sais superbement secondé par ton épouse...

Ben dis donc... J'adore ce genre de réalisations.

Merci Chris,
Merci Jean-Louis.
C'est mon petit plaisir.
A+
Armand

Un bien bel edifice  

Ça promet pour la plaquette

Merci Lionel,

Encore un peu de patience pour la plaquette
Je bute sur des figurines par manque de pièces et là, pas de scratch possible.
A+
Armand

j adore ton travail!!!   
j ai déjà refait des vieilles toitures et cheminées,c est très bien rendu!
tu as d ailleurs très bien réalisé l abergement de la cheminée 

Merci mon vieux Bruno,
Comme le reste, j'ai beaucoup travaillé au pif, en particulier
pour la cheminée. Ce n'est rien que de l'observation. Je vais te paraître complètement zozo
mais il faudra que tu m'expliques exactement ce qu'est "l'abergement".
Dans cette affaire, je crains bien, comme Monsieur Jourdain, d'avoir fait de la prose
sans le savoir...
A+ et encore merci
Armand

Je suis bluffé, c'est superbe, un très beau plaisir à regarder...    Des idées à prendre.   Non c'est loin d'être le dernier !  

      

Salut collègue le_sottevillais,
et
Que quelqu'un comme toi se dise bluffé, j'en suis baba... 
Je te jure que je n'ai pas fait exprès.
A+
Armand

l abergement est la partie tout autour de la base de la cheminée qui rend celle-ci étanche avec la toiture 

Merci Bruno,
J'ai même rajouté une bavette de plomb au pied...
A+
Armand

oui j ai vu!! 

toujours aussi bon armand  
dit moi ta vas faire l'intérieur ou pas