La jument Pâquerette sauvée de la réquisition - HISTOREX 1/35e

Salut à tous,
Voici ma vieillerie n°4. Elle remonte à 1979.
C'est une scène paysanne qui mérite quelques explications. Nous sommes en 1813. Contrairement au peuple des villes et chez les ouvriers où l'Empereur était extraordinairement populaire - durant tout l'Empire, Napoléon s'est toujours opposé à l'augmentation du prix du pain, base de l'alimentation - , les ruraux avaient deux motifs principaux de grogne voire d'hostilité envers le régime: d'abord la conscription qui les frappait prioritairement, ensuite la réquisition des bêtes, d'abord, essentiellement celle des chevaux.
Vous connaissez le tableau. La campagne de Russie s'est achevée en désastre. Sur le plan humain, en tués, blessés abandonnés, morts de faim, d'épuisement et de froid, prisonniers et disparus, la Grande Armée a perdu au moins 300.000 hommes. Pour l'époque, c'était une énormité, du jamais vu! Mais ce n'est pas tout. Il faut aussi compter avec le martyre animal de la cavalerie et du train. On estime à 150.000 les chevaux perdus, qu'il s'agisse de bêtes de selle ou de trait. Dès le passage du Niémen, les ennuis ont commencé. Vous savez tous que les Russes, en se retirant toujours plus loin à l'intérieur de l'immensité de leur contrée, ont pratiqué la politique de la "terre brûlée". Non contents d'incendier leurs habitations, ils ont mis le feu aux stocks de fourrage. Or, la physiologie des chevaux implique une alimentation mixte où le fourrage sec (foin) est quantitativement plus important que le fourrage vert. Sans foin, les chevaux de la Grande Armée en ont été réduits à brouter de l'herbe verte uniquement ou pire, des blés, seigles, orges et autres céréales verts. Moralité, dans les 6 premières semaines, 70.000 chevaux avaient péri. Une catastrophe pour les régiments de cavalerie, contraints de battre le pays pour trouver des chevaux de remplacement. Une misère pour le Train d'artillerie et des équipages (600 canons, au moins 2000 caissons, sans compter des milliers de chariots et véhicules spéciaux).
Donc, à la fin de la campagne, il n'y avait pratiquement plus de chevaux, même pour les officiers supérieurs.
De retour à travers l'Allemagne, la remonte est décevante: on manque de chevaux. Les haras sont vides, les élevages appauvris et, même à prix d'or, on ne parvient pas à suppléer aux pertes.

Vous avez là, donc, le tableau de 1813. L'Empire décrète la réquisition de tous les chevaux à travers les 130 départements que compte l'Empire à cette époque. Les cours s'envolent et des officiers flanqués de vétérinaires parcourent le pays avec des bourses énormes, prêts à payer en bon or, des bêtes de selle et de trait. A l'époque, qui a des chevaux est riche!

Qui est chargé de l'application de la réquisition et de la répression des fraudes, c'est bien entendu la Gendarmerie. Etalons, hongres, juments, tout est réquisitionnable. Pour les juments, une exception est admise: les femelles poulinières sont exemptées. Et que font les paysans qui ont une jument? Ils s'empressent d'aller la faire couvrir. Un vétérinaire certifie alors que la femelle est pleine et la bête échappe à la réquisition puisqu'elle va pouliner.

C'est tout le sens de cette plaquette où l'on voit le propriétaire de Pâquerette passer fièrement devant les pandores avec sa jument. A noter que cette bête, à l'élégante robe alezane, relativement rare, était le type même de l'animal convoité, surtout par les officiers. On en a vu se ruiner pour acheter de telles montures. Quelques transformations mineures pour faire des paysans à partir de grognards n'ont pas besoin d'explications.  Maintenant, les photos.

























Comme j'ai expliqué, on a affaire ici, à la Gendarmerie Impériale des Départements (on dirait aujourd'hui territoriale ou métropolitaine), différente de la Gendarmerie aux Armées ou Prévôté, qui opère hors de France. Les erreurs de débutant sont encore les mêmes: grande tenue au lieu du surtout du service quotidien, port du fusil qui n'est pas obligatoire ordinairement, plumets et aiguillettes ne sont pas portés dans ces cas-là, etc.
Tout cela a vieilli, incontestablement.
That's all, Folks!!!

Armand  dit Track-teur

Et ben lorsque je me mettrais a peindre sérieusement mes fig 1er empire je te demanderais des tuyaux sur les tenues . En attendant encore une belle réalisation

Superbe, encore une fois.
Seul les visage figés - on n'y peut rien, c'étaient les techniques de moulage de l'époque - trahissent vraiment l'âge du diorama, mais sinon, pour le reste :

Une nouvelle et bien jolie "vieillerie"

Encore une scénette très efficace  :c074:Et j'adore tes présentations. (La wermarcht en 1941 ne semble pas avoir été mieux lotie malgré la présence de chevaux-moteurs)

Je suis content de constater que, même les vieilleries presque vénérables, ont encore pour vous de l'intérêt.
Y aurait-il un brin de nostalgie?
En tout cas, cette époque heureuse des débuts, je ne la renie pas.
Et je ne peux que vous remercier chaleureusement de vos compliments.

Armand  dit track-teur

Ça me plaît d'autant plus que j'ai fait pendant longtemps du Kriegspiel napoléonien avec figurines en 15 mm, sur certaines manifestations nous avions plusieurs corps d'armées déployés de chaque côté sur plusieurs tables, soit quelques milliers de figurines rassemblées, ça avait vraiment de la gueule !
Donc sur les uniformes j'étais plutôt au fait des règlements de l'époque. J'ai gardé tous les livres et toutes mes figurines (au moins un gros millier !)

Nostalgie, peut-être, en ce qui me concerne, je prenais bien souvent plus de plaisir a "maquetter" comme je ne cherchais pas trop la reproduction "exacte"; j'essayais de me rapprocher de l'original mais souvent en m'en tenant à la notice surtout pour les teintes, j'ai tendance maintenant à "me prendre un peu la tête" et passe souvent plus d'heures à la recherche de documentations qu'a monter et peindre...

Bravo Sgt Pepper, effectivement, cela devait avoir une sacrée allure. Quoi qu'il en soit, je ne saurais trop te conseiller de ne pas
te défaire de ton millier de figs: outre ton plaisir perso matérialisant tes souvenirs, cela deviendra peut-être collector.

Quant à toi Wallace 101, au cas où on pourrait t'aider pour la doc, ma femme et moi, pour l'Empire, on est bordé.
N'hésite pas à passer un MP.
Pour ce qui est de la réalisation, quand je vois ta teutonne, je dirais que je n'ai rien à  t'apprendre, oh que non. Alors...

Merci les gars.

Armand (track-teur)

L'âge n'a pas de prise sur ces figurines, la qualité de la réalisation fait oublier les "jeunesses" du moulage. Franchement, quand j'arriverai à peindre une fig comme ça, et ça je le sais, c'est jamais, je serai le plus heureux des maquettistes.

track-teur a écrit:Bravo Sgt Pepper, effectivement, cela devait avoir une sacrée allure. Quoi qu'il en soit, je ne saurais trop te conseiller de ne pas
te défaire de ton millier de figs: outre ton plaisir perso matérialisant tes souvenirs, cela deviendra peut-être collector.

Quant à toi Wallace 101, au cas où on pourrait t'aider pour la doc, ma femme et moi, pour l'Empire, on est bordé.
N'hésite pas à passer un MP.
Pour ce qui est de la réalisation, quand je vois ta teutonne, je dirais que je n'ai rien à  t'apprendre, oh que non. Alors...

Merci les gars.

Armand (track-teur)

  Armand Le premier empire je n'y suis pas encore, quoique comme je remonte un peu le temps (là me suis arrêter à 14/18 et "peut-être" 1 ou 2 boite de 1870), qui sait, en tous cas je retiens la proposition

Belle ensemble, chevaux, uniformes, tout est peint avec finesse, bravos !

Merci Gedeon,
quand on sait ce que tu es capable de réaliser,
ce compliment a du poids.

track...

joli dio 

Merci, Denis94.
A+